Par le Dr Kh. Djoudi, médecin psychiatre et auriculothérapeute
L'auriculothérapie est une nouvelle thérapeutique médicale qui consiste à piquer l'oreille à différents points. Il est cependant, opportun de définir d'abord, ce que l'entend par auriculothérapie.
Mal connue du public parfois même, du corps médical, cette thérapeutique consiste à traiter différentes affections médicales par la ponctage de différentes zones du pavillon de l'oreille. L'auriculothérapie comme toute thérapeutique est pratiquée à la suite d'un examen clinique aidé d'un bilan, paraclinique, biologique et ou radiologique. Ce type de méthode a été découvert et élaboré par le Dr Paul Nogier (1908-1996) médecin Lyonnais. Après des études d'ingénieur, le Dr Nogier opta pour des études de médecine puis s'est ouvert par la suite aux médecines alternatives. Au cours de sa pratique médicale, il observa chez des malades, une étrange cicatrice au pavillon de l'oreille, due à une cautérisation faite par Mme Barrin pour soigner une sciatique. Ces cautérisations pratiquées du même côté de la douleur avec succès, fit réfléchir le Dr Nogier et l'aida à conclure que la cicatrice de la cautérisation pouvait être en relation avec une partie de la colonne vertébrale. Ainsi le Dr Paul Nogier développa progressivement, la méthode, et créa un club d'enseignement à Lyon le GLEM (Groupe Lyonnais des Etudes Médicales). L'idée de génie de Paul Nogier fut de déduire à partir des cautérisations de Mme Barrin, que toute la colonne vertébrale (vertèbre par vertèbre) était représentée au niveau du pavillon auriculaire.
Après trois à quatre années de tâtonnement, il établie les premières cartographies. En 1960 II Paul Nogier établie une cartographie des points auriculaires, représentants les organes ainsi que leurs répartitions sur le pavillon de l'oreille. Ces mêmes points auriculaires génétiquement et embryologiquement déterminés sont définitivement reparties sur l'auricule. Dans l'ensemble, la distribution des points auriculaires appelés transpoints ou épipoints sur la surface de l'auricule ressemble au fœtus recroquevillé en position intra-utérine inversée (tête en bas, fesse en haut, abdomen et thorax au milieu) Ces points auriculaires vont déterminer une carte topographique qui sera validée par les travaux du Dr David Alimi en 2000 à l'aide de l’IRM fonctionnel.
Ces points auriculaires témoins d’une pathologie organique et ou fonctionnelle peuvent être mis en évidence soit par l’examen manuel, à l’aide d’un palpeur (qui déclenche une douleur) soit par un détecteur électrique (muni de deux électrodes coaxiale) qui va mettre en évidence le ou les points à la surface de l’auricule au niveau duquel ou desquels, se produit une diminution du potentiel électrique en comparaison avec une juxtaposée.
Il est, bien sûr, évident de connaître parfaitement les localisations des différents épipoints. En somme, dans des conditions physiologiques normales, les points auriculaires ne sont pas habituellement décelables (à l'exception de quatre points le point «O» représentant le point de la cicatrise ombilicale et trois autres points qui représentent les trois tissus originels embryologiquement parlant (l'ectoderme, le mésoderme et l'endoderme. Ce qui est remarquable c'est que dès l'installation d'une pathologie, ces points sont détectables toujours au même endroit de l'auricule quelque soit le patient ou l'état de la pathologie. L'apparition de ces points réflexes (décelables et détectables) se fait généralement des deux côtés de la pathologie ou parfois seulement du même côté de la pathologie, mais rarement du côté opposé à la pathologie. Une fois détectés le ou les points peuvent être pontés par des aiguilles d'acupunctures ou le plus souvent par des ASP (Aiguilles Semi-Permanentes qui sont la plupart du temps en acier ou plaqué or, pour les patients allergiques à l'acier) ou bien en titane (pour les patients qui doivent passer une IRM) Une fois le ponctage fait, l'aiguille reste en place entre 3 jours et 3 semaines) puis tombe, dès qu'il y amélioration. Les résultats de cette méthode thérapeutique ont été évalués favorables à 70%. Quand aux indications elles peuvent se résumer à Toute pathologie sous tendue par un mécanisme neurophysiologique périphérique et ou central. Une telle méthode thérapeutique mérite d'être connue et pratiquée car non iatrogène, efficace et très économique.
Kh. D.
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