La colère est un état émotionnel se manifestant notamment par des réactions physiologiques dépendant du système nerveux autonome : accélération du rythme cardiaque, échauffement de la peau, augmentation de l'activité électrodermale, tension musculaire générale... Ces manifestations ont fait l'objet de nombreux travaux de recherche mais peu d'informations ont décrit l'influence des excuses sur les mécanismes physiologiques et psychologiques d'un tel état émotionnel.
L'étude réalisée par le professeur OKONOYA a rassemblé 48 participants (24 femmes et 24 hommes) âgés de 20 ans en moyenne. Chacun des participants a été invité à rédiger un court texte reflétant son opinion sur un problème de société. Ces textes ont par la suite fait l'objet de critiques virulentes voire insultantes afin de provoquer et d'irriter les participants. Un certain nombre de leurs réactions physiologiques a alors été mesuré grâce à l'enregistrement de signaux électroencéphalographiques ainsi qu'à l'évaluation de l'activité électrodermale et du rythme cardiaque. Des examens identiques ont été réalisés sur la moitié du panel une fois les plates excuses de l'agresseur formulées à l'égard de tous les participants. Leur état psychologique a également été évalué grâce à la méthode PANAS mesurant l'état émotionnel (émotions négatives et positives) et à la méthode STAXI appréciant l'agressivité et l'approche motivationnelle.
Malgré quelques divergences propres à chaque individu, les mots d'apaisement ont globalement entraîné une diminution du rythme cardiaque ainsi qu'une inhibition importante de l'activité asymétrique cérébrale récemment corrélée avec la tendance naturelle des êtres vivants belliqueux à s'approcher de leurs agresseurs pour les éliminer. Les valeurs de l'activité électrodermale ont, quant à elles, présenté une nette augmentation.
Au niveau psychologique, l'analyse STAXI a permis de constater une nette diminution de l'agressivité des individus corroborée par les ondes cérébrales enregistrées grâce à l'électroencéphalographie. Les excuses n'ont eu cependant aucune influence sur les résultats de l'analyse PANAS, notamment en ce qui concerne les émotions négatives. Cette composante émotionnelle a été confirmée par les valeurs élevées de l'activité électrodermale reflétant l'état émotionnel négatif de la colère (sentiment de culpabilité, remise en cause de soi etc...). Ainsi, d'après les conclusions des scientifiques, demander pardon serait un moyen efficace pour éviter une potentielle agression physique mais n'aurait que peu d'effet sur l'expérience émotionnelle ressentie par la victime.
Les détails de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique PLoS ONE datée du 22 mars 2011.
Sources : - Site officiel PloS ONE (en anglais) : http://www.plosone.org
- Site d'information My Navi (en japonais) : http://news.mynavi.jp/
- Site d'informations Science Portal (en japonais)
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