Première naissance en Algérie de jumeaux conçus à partir d'embryons vitrifiés

Pour la première fois en Algérie, une jeune femme de 36 ans, originaire de Bordj Bou Arreridj, a donné naissance à des jumeaux après une grossesse entamée par transfert d’embryons vitrifiés. Les nourrissons, âgés de 18 jours, ont été présentés ce mercredi matin aux représentants de la presse nationale, à la clinique Feriel, spécialisée dans la procréation médicalement assistée (PMA), par le Dr Nedir, chef de l’établissement.

La vitrification des embryons a permis la naissance d’à peine un millier de bébés dans le monde. En France, la première naissance par embryon vitrifié a eu lieu en mai 2011, soit moins d’une année après la validation du procédé par l’agence française de biomédecine (novembre 2010). L’intérêt de la technique réside dans l’extrême rapidité de la congélation – à peine quelques secondes – qui donne de plus grandes chances de survie aux embryons. Elle permet, en outre, de conserver les embryons surnuméraires et réduit par conséquent le taux de grossesses multiples, assez élevé en PMA. Comme la vitrification des embryons est gratuite, le couple stérile a la latitude de recourir à une deuxième tentative de PMA en réduisant considérablement les frais de l’opération.

A noter qu’en Algérie, 15 % des couples mariés, soit environ 300 000 ménages, souffrent de stérilité. Celle‑ci est d’origine masculine dans 65 % des cas, précise le Dr Nedir. De plus en plus de couples recourent actuellement à la PMA, pratiquée dans le pays par une dizaine de centres spécialisés qui appartiennent tous au secteur privé. Le projet de création d’unité d’assistance médicale à la procréation que devait abriter le service de gynécologie du CHU Parnet tarde en effet à voir le jour.

Rania Hamdi, TSA

Explication 

La vitrification, aussi appelée la cryopréservation, est une technique particulière pour conserver les embryons «surnuméraires», c'est à dire les embryons «frais» qui n’ont pas été implantés directement dans l’utérus de la femme. Dès qu’une fécondation in vitro est faite, de nombreux embryons sont conservés «en stock». Ils peuvent servir à retenter une fécondation si la première n’a pas marché, ou avoir un second enfant issu de la même «portée» d’embryons. La technique la plus utilisée aujourd’hui est la congélation simple. Elle consiste à refroidir lentement l’embryon jusqu'à sa congélation. La vitrification, elle, congèle immédiatement l’embryon.

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