Cette semaine, Tlemcen a rendu hommage à l’Emir Abdelkader. L’homme d’Etat, le poète, le militaire, le philosophe… fascine toujours autant les historiens et les écrivains. Pourtant, en Algérie, peu de livres lui sont consacrés.
Chaque année, la cigarette tue un adulte sur dix sur la planète et 15 000 personnes en Algérie où elle représente la deuxième cause de mortalité. Les dernières statistiques nationales (qui remontent tout de même à 2007) relèvent qu’un enfant de moins de 5 ans sur deux serait fumeur passif en Algérie. Le tabac génère un gain de 70 milliards de dinars, mais coûte 280 milliards de dinars à la santé publique. Plus de 6% des femmes et 27% des enfants scolarisés fumeraient régulièrement.
Et chaque année, 30 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués. Alors que l’Organisation mondiale de la santé organisait hier la Journée mondiale sans tabac, les professionnels de la santé reconnaissent qu’en Algérie, beaucoup reste à faire dans la lutte contre le tabagisme. Hier, des membres de l’association El Badr sont allés à la rencontre des Algériens dans les gares d’Alger, Béjaïa, Blida et Oran, ainsi que dans les trains Alger-Oran et Alger-Bejaïa.
«On doit tous s’impliquer, exhorte le docteur Moussaoui, président de l’Association. Il s’agit de la santé de chacun.» Leur mission : mettre en garde contre les dangers du tabac et informer sur les moyens d’arrêter de fumer. Justement, El Watan Week-end s’est intéressé à tous ceux disponibles en Algérie. Triste conclusion : non seulement les produits ou les méthodes coûtent cher, mais ils sont aussi très difficiles à trouver.
Les substituts nicotiniques :
Les substituts nicotiniques traitent la dépendance physique au tabac, et plus spécifiquement à la nicotine. «Ils ne remplaceront jamais la volonté, nuance le docteur Moussaoui, mais tout ce qui peut aider sans être dangereux pour la santé peut être essayé». L’ancien fumeur doit adapter le dosage en nicotine selon son degré de dépendance et sa consommation de tabac avant le début du traitement. Pour un résultat optimal, il est très important de suivre le traitement jusqu’au bout, en général pendant 2 à 3 mois.
- LES PATCHS. Les patchs anti-tabac s’adressent particulièrement aux fumeurs réguliers. Ce sont des pansements adhésifs imbibés de nicotine que l’on colle sur sa peau. A renouveler chaque jour. On passera de 21mg à 5mg par jour en 2 mois pour les plus volontaires (6 mois pour les autres). Les patchs peuvent être achetés librement en pharmacie, mais ils sont en réalité assez difficiles à trouver (voir au Sacré-Cœur). La raison de cette pénurie : la faible demande due à leur coût trop élevé. Une boîte de patchs pour 7 jours coûte 2000 DA. Attention ! Si vous portez un patch, ne fumez en aucun cas une cigarette !
- LES GOMMES. Les gommes à mâcher (Nicorette, Nicofin) peuvent se prendre en continue au long de la journée, ou ponctuellement lorsque l’envie d’une cigarette se fait sentir. Il est conseillé de se limiter à 10 gommes par jour. Elles existent en différents dosages. Un gros fumeur (plus de 2 paquets par jours) optera pour des gommes contenant 4 mg de nicotine. Une version à 2 mg existe pour les fumeurs plus modérés. C’est une solution flexible qui plaît à beaucoup de fumeurs occasionnels. Cependant, on ne les trouve pas dans toutes les pharmacies. Leur coût trop élevé (600 DA pour une tablette de 15 gommes) en fait presque un produit de luxe.
Les médicaments :
Régulièrement, un nouveau médicament miracle pour arrêter de fumer sort sur le marché, comme le Zyban ou le Champix. Ils ne sont cependant pas plus efficaces que les autres méthodes, nécessitent un traitement très long (jusqu’à 12 mois) et «présentent trop d’effets secondaires indésirables», met en garde le docteur Moussaoui. Ils sont de toute façon difficiles à trouver en Algérie. Le Champix a par exemple été autorisé en 2009 mais la faible demande a poussé de nombreux pharmaciens à ne pas renouveler leurs stocks.
Le « gadget » technologique :
LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE. Pour 9000 DA (100 paquets de RYM), vous pouvez vous offrir une cigarette électronique rechargeable. Petit bijou de miniaturisation, elle contient un filtre muni d’une cartouche remplie de substitut de tabac mais aussi de liquide aromatique. Si elle procure des effets proches d’une vraie cigarette sans émettre de fumée nocive (rien n’est sûr) de nombreux tests restent à faire pour prouver son efficacité comme moyen d’arrêter de fumer.
Des méthodes parallèles :
L’ACUPUNCTURE. La science ancestrale de l’acupuncture peut-être une solution alternative aux substituts nicotiniques pour arrêter de fumer. Bien que peu connue, elle fonctionnerait dans environ 60% des cas d’après le docteur Brahimi, acupuncteur à Alger. Les gros fumeurs qui ont une véritable volonté d’arrêter sont ceux qui réussissent le mieux. Que ce soit par l’apposition d’aiguilles ou de graines, l’acupuncture agit sur deux grands volets : les toxines et le stress. Trois ou quatre séances sont nécessaires, tous les deux jours lors d’une première semaine, puis une dernière fois la semaine suivante. Compter 800 DA par séance.
Les infusions d’orge :
Par son goût très amer, une infusion d’orge peut compenser l’amertume d’une cigarette. On ne peut bien sûr pas se reposer uniquement sur une telle préparation pour arrêter de fumer, mais cela peut être un bon complément. Si vous avez vraiment la volonté d’arrêter.
Une nouvelle consultation anti-tabac à Blida :
Des unités de consultation contre le tabac voient le jour dans certains établissements hospitaliers. Un tel service reste cependant très rare. Une unité vient d’ouvrir à l’hôpital de Blida. Il en existe également aux hôpitaux Beni-Messous et Mustapha Pacha à Alger. «Si quelqu’un veut arrêter de fumer, la meilleure chose à faire est d’aller consulter», conseille le docteur Moussaoui. Si un traitement médical n’est nécessaire que pour les plus gros fumeurs, le volet psychologique, primordial, est également abordé en consultation.
El Watan
Soyons honnetes quelque soit la medecine utilisée, ce qui marche le mieux c'est les e cigarette, une belle invention qui va fracassé le marché du tabac
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