Un ingénieur camerounais de 24 ans a permis aux cardiologues d’examiner les malades à distance grâce à sa tablette, Cardiopad.
Au Cameroun, on compte une trentaine de cardiologues pour 20 millions d’habitants. La situation dans les zones rurales est plus inquiétante, car ces spécialistes ne s’y rendent pas toujours, préférant s’installer dans les métropoles. Dans les rares hôpitaux dotés d’un service de cardiologie, les files d’attente sont interminables, et il n’y a pas toujours le matériel adéquat pour le diagnostic. Conséquence : des milliers de Camerounais meurent chaque année d’accidents cardio-vasculaires ou de toute autre maladie liée au cœur, faute de soins. Face à ce constat, Arthur Zang, ingénieur en génie informatique et diplômé de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé, a décidé d’agir. Son stage académique à l’hôpital général de Yaoundé en 2010 y a été pour beaucoup. Le jeune homme a conçu une tablette tactile : Cardiopad.
Dans un premier temps, cette tablette fait transiter les fréquences cardiaques du malade (captées par le terminal spécialement conçu) vers des serveurs, où elles sont stockées et traitées avant d’être transmises au cardiologue via le réseau GSM. Le spécialiste détient aussi un Cardiopad, où il reçoit les résultats, les interprète et prescrit une médication. Une encyclopédie de maladies cardiovasculaires est intégrée à l’appareil pour aider le cardiologue à faire son diagnostic.
Ainsi, un patient du village de Gado, dans l’est du pays, à des centaines de kilomètres de Yaoundé et de Douala, n’aura pas à se déplacer pour consulter. Combien coûtera le Cardiopad ? « En général, les appareils médicaux sont très onéreux. L’électrocardiographe, par exemple, n’autorise pas le transfert des résultats cardiaques ni leur sauvegarde. Il permet juste de les analyser et de les imprimer et coûte au minimum 2 millions de francs CFA (3 000 euros). Cardiopad sera beaucoup moins cher », explique l’inventeur.
Présenté à la compétition internationale Imagine Cup 2011 aux États-Unis, ce projet, ainsi que le détaille Fatimatou Sow, responsable des relations publiques de Microsoft Afrique, s’est classé premier dans la catégorie Développement embarqué. La compétition réunissait les meilleures écoles des pays avancés en matière de technologie tels que la Corée du Nord, le Japon, l’Inde, la Chine ou encore les États-Unis. Mais, parce qu’il n’a pas eu de challengers dans cette catégorie en Afrique, il n’a pas été retenu pour la finale, avec à la clef un prix de 100 000 dollars… Car il faut absolument un concours régional pour être sélectionné, explique Arthur Zang. En effet, les Africains engagés dans cette compétition avaient tous opté pour la catégorie Conception logicielle, moins compliquée que celle dans laquelle Arthur Zang avait choisi de concourir.
Actuellement, le jeune homme est en quête de financement pour concrétiser son projet : doter toutes les régions du Cameroun en centres de télécardiologie. « Avec 25 000 ou 30 000 euros, je peux produire vingt ou vingt-cinq tablettes Cardiopad. Certaines seront destinées aux cardiologues, et d’autres iront dans les centres de télécardiologie de chaque région. Donc, avec ce montant, je peux couvrir la totalité du territoire camerounais », explique-t-il. Contrairement aux tablettes tactiles occidentales, qui servent à communiquer avec des proches, travailler ou encore frimer, Cardiopad, première tablette tactile camerounaise et africaine à usage médical, est destiné à sauver des vies humaines. Le bijou ne sera pas seulement utile au Cameroun, mais au monde entier.
Beaugas-Orain Djoyum
Au Cameroun, on compte une trentaine de cardiologues pour 20 millions d’habitants. La situation dans les zones rurales est plus inquiétante, car ces spécialistes ne s’y rendent pas toujours, préférant s’installer dans les métropoles. Dans les rares hôpitaux dotés d’un service de cardiologie, les files d’attente sont interminables, et il n’y a pas toujours le matériel adéquat pour le diagnostic. Conséquence : des milliers de Camerounais meurent chaque année d’accidents cardio-vasculaires ou de toute autre maladie liée au cœur, faute de soins. Face à ce constat, Arthur Zang, ingénieur en génie informatique et diplômé de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé, a décidé d’agir. Son stage académique à l’hôpital général de Yaoundé en 2010 y a été pour beaucoup. Le jeune homme a conçu une tablette tactile : Cardiopad.
Soigner sans ausculter
Dans un premier temps, cette tablette fait transiter les fréquences cardiaques du malade (captées par le terminal spécialement conçu) vers des serveurs, où elles sont stockées et traitées avant d’être transmises au cardiologue via le réseau GSM. Le spécialiste détient aussi un Cardiopad, où il reçoit les résultats, les interprète et prescrit une médication. Une encyclopédie de maladies cardiovasculaires est intégrée à l’appareil pour aider le cardiologue à faire son diagnostic.
Ainsi, un patient du village de Gado, dans l’est du pays, à des centaines de kilomètres de Yaoundé et de Douala, n’aura pas à se déplacer pour consulter. Combien coûtera le Cardiopad ? « En général, les appareils médicaux sont très onéreux. L’électrocardiographe, par exemple, n’autorise pas le transfert des résultats cardiaques ni leur sauvegarde. Il permet juste de les analyser et de les imprimer et coûte au minimum 2 millions de francs CFA (3 000 euros). Cardiopad sera beaucoup moins cher », explique l’inventeur.
Présenté à la compétition internationale Imagine Cup 2011 aux États-Unis, ce projet, ainsi que le détaille Fatimatou Sow, responsable des relations publiques de Microsoft Afrique, s’est classé premier dans la catégorie Développement embarqué. La compétition réunissait les meilleures écoles des pays avancés en matière de technologie tels que la Corée du Nord, le Japon, l’Inde, la Chine ou encore les États-Unis. Mais, parce qu’il n’a pas eu de challengers dans cette catégorie en Afrique, il n’a pas été retenu pour la finale, avec à la clef un prix de 100 000 dollars… Car il faut absolument un concours régional pour être sélectionné, explique Arthur Zang. En effet, les Africains engagés dans cette compétition avaient tous opté pour la catégorie Conception logicielle, moins compliquée que celle dans laquelle Arthur Zang avait choisi de concourir.
De 1 000 à 1 500 € la tablette
Actuellement, le jeune homme est en quête de financement pour concrétiser son projet : doter toutes les régions du Cameroun en centres de télécardiologie. « Avec 25 000 ou 30 000 euros, je peux produire vingt ou vingt-cinq tablettes Cardiopad. Certaines seront destinées aux cardiologues, et d’autres iront dans les centres de télécardiologie de chaque région. Donc, avec ce montant, je peux couvrir la totalité du territoire camerounais », explique-t-il. Contrairement aux tablettes tactiles occidentales, qui servent à communiquer avec des proches, travailler ou encore frimer, Cardiopad, première tablette tactile camerounaise et africaine à usage médical, est destiné à sauver des vies humaines. Le bijou ne sera pas seulement utile au Cameroun, mais au monde entier.
Beaugas-Orain Djoyum
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