Décrypter la dépendance à la cocaïne

La dépendance à la cocaïne comporte notamment un taux élevé de rechutes et de graves conséquences pour les intéressés. Ce problème est d’autant plus préoccupant que les médecins ont des moyens thérapeutiques limités, explique l’éditorialiste de The American Journal of Psychiatry, qu’il s’agisse « des approches cognitivo-comportementalistes ou des stratégies psychopharmacologiques. »

C’est pourquoi une meilleure compréhension de la physiopathologie de la dépendance à la cocaïne pourrait permettre d’espérer le développement de nouveaux traitements contre cette toxicomanie « coûteuse et douloureuse. » Si un vrai « décryptage » (cracking the code) représente encore une « vision pour un avenir lointain », certaines avancées sont cependant observées, comme dans une étude récente [1] établissant des liens entre des « processus neurochimiques et la réponse au traitement » en matière de dépendance à la cocaïne, étude où l’auteur discerne au moins trois thèmes de réflexions importants :

1°) La mise en évidence d’une association entre une réduction de la libération pré-synaptique de dopamine dans les circuits limbo-striataux et un contexte de rechute (impliquant des choix entre une prise de drogue ou une gratification monétaire).
2°) Une interrogation sur la signification de ce dysfonctionnement dopaminergique : s’agit-il d’un facteur de risque préalable à l’addiction ? Dans ce cas, cette vulnérabilité initiale de la neurotransmission dopaminergique pourrait alors initier ou/et pérenniser le comportement cocaïnomane. Mais il pourrait s’agir aussi d’une conséquence de cette addiction, un « effet neurotoxique » de l’usage prolongé de cette drogue. Notons que ces deux hypothèses sont défendables par des arguments venus aussi bien de la clinique humaine que d’études sur l’animal.
3°) Enfin, la dépendance à la cocaïne implique à la fois différentes régions cérébrales (cortex orbito-frontal, cingulum…), plusieurs fonctions supérieures (cognition, motivation…), et divers neurotransmetteurs (glutamate, acide γ-aminobutyrique, etc.).

[1] Martinez D et coll.: Imaging dopamine transmission in cocaine dependence: link between neurochemistry and response to treatment. Am J Psychiatry 2011; 168 : 634-641.


Dr Alain Cohen

MartisB : Cracking the code: dopamine signaling in cocaine dependence. Am J Psychiatry, 2011; 168: 572-575.
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About Khaled ben

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1 commentaires:

  1. Et bien dans ce cas, il faut dire a la douane d'arreter de se faire payer pour laissez passer les cargaisons de cocaines a la frontière... corruption jusqu'au bout des temps...

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