Le Comité ad‑hoc des experts du Centre national de pharmacovigilance et matériovigilance (CNPM) a statué, au mois de mars dernier, sur le retrait immédiat des médicaments contenant du dextropropoxyphène, dont la marque la plus connue et la plus utilisée est Di‑antalvic. La recommandation du CNPM, adressée par courrier au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, est motivée par « les risques du dextropropoxyphène, notamment sous forme de troubles du rythme cardiaque mortels (16/100 000 prescriptions) nous amène à demander son retrait immédiat de la nomenclature algérienne des médicaments. Les produits contenant du dextropropoxyphène ou en association avec ce dernier tombent sous le coup de cette interdiction ».
En tout, dix‑sept marques d’antalgiques contenant du dextropropoxyphène, dont 14 sont fabriquées localement, sont concernées par l’alerte du CNPM. Il semblerait néanmoins que les autorités compétentes n’aient pas agi dans l’urgence. Elles n’ont pas encore notifié officiellement l’interdiction à la vente de ces produits pharmaceutiques, ou du moins aucune mesure y afférente n’a été rendue publique jusqu’alors. D’autant que le CNPM n’a qu’un rôle consultatif. Ses décisions ne sont guère exécutoires. En juin 2009 déjà, au moment ou le di-antalvic et ses génériques se trouvaient au cœur d’une grande polémique en Europe, le CNPM avait fait un rapport accablant sur les effets nocifs du dextropropoxyphène. Un mois après, le ministère de tutelle adressait une note aux pharmaciens d’officines, aux hôpitaux et aux opérateurs pharmaceutiques ainsi qu’aux grossistes pour leur donner un délai de six mois pour écouler leurs stocks des médicaments fabriqués avec l’agent chimique incriminé. Un mois avant l’expiration de l’échéance, soit à la fin du mois de novembre 2009, les fabricants ont demandé une prorogation de ces délais. Ce qui fut accordé, vraisemblablement, pour une durée indéterminée.
A sa dernière révision au 31 décembre 2010, la nomenclature nationale des médicaments enregistrés en Algérie contenait toujours le Di‑antalvic et ses génériques dont le Xalgesic, le Di‑Paracetal, le Diavic… Ces produits sont d’ailleurs, à ce jour, disponibles sur le marché national, même si depuis le mois de mars dernier, date à laquelle le Di‑antalvic a été retiré définitivement du marché français, le volume des ventes en officines a sensiblement baissé. Ainsi, les ventes du Xalgesic, ont régressé de 40 000 unité en mars 2011 à 3000 le mois suivant. Di‑antalvic a chuté, aussi de 15 000 à 8000 boîtes vendues durant la même période. Le Di‑Algic a connu un sort identique (de 9000 à 900 unités vente), ainsi que le Diavic (de 3000 ventes à 800). A ce titre, les pharmaciens privés auraient pris les devants en ne commandant plus les médicaments mis sur la liste rouge du CNPM, pour ne pas être confrontés à des pertes sèches dans le cas d’une interdiction à effet immédiat, ordonnée par la tutelle.
Rania Hamdi
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